Qu’est-ce qu’un éco-village ? (1/3)

Vous avez déjà entendu parler d’éco-village mais vous ne savez pas trop à quoi ça peut ressembler ? Vous connaissez les éco-villages en France mais n’en avez jamais vu en Colombie ? Voila un article qui va vous intéresser.

Actuellement en Colombie, j’ai passé une semaine dans un éco-village de la Sierra Nevada de Santa Marta (au nord de la Colombie). J’ai pensé que ça serait intéressant de partager avec vous ce lieu et de vous montrer à quoi peut ressembler un éco-village. Cet article est le premier d’une série de 3 articles car il y a plein de choses à dire et je n’ai pas envie de faire un article qui soit trop long.

Je devais rester dans cet éco-village pendant un mois mais je n’y suis restée qu’une semaine au final et je vais vous expliquer pourquoi à la fin de cet article.

Cet article est un descriptif de l’éco-village où j’ai été et n’est en aucun cas un résumé complet de ce que peut être un éco-village car je pense qu’il y a autant d’éco-villages différents qu’il y a d’éco-villages. Pour information, je suis allée à l’éco-village Goloka.

I. L’accès

Il faut être très motivé pour arriver à l’éco village. Il y a 2 manières soit à pied à travers un « chemin » dans la montagne et cela prend au minimum une heure de marche. C’est un chemin mais aussi un peu escalade à certains moments. L’autre moyen est en moto taxi sachant qu’il est possible d’en avoir un à 6h ou à 17h seulement et qu’il faut le réserver à l’avance. Dans ce cas-là, il faut traverser la rivière à pied alors qu’il n’y a pas de pont. Je l’ai fait à 6h du matin alors qu’on n’y voit pas grand chose, et bien ce n’est pas très facile.

II. Les lieux de vie

1. Le salon / temple

L’éco-village Goloka est aussi un temple hindou qui se dévoue à la divinité Hare Krisna. Le salon avec les hamacs est donc aussi le lieu des cérémonies avec l’autel dédié à la divinité. Dans ce lieu, en signe de respect, il faut marcher pieds nuds. La lumière s’arrête à partir de 20h30 le soir et puisque le soleil se couche aux environs de 18h, le coucher a lieu assez tôt et la vie se fait au rythme du lever et du coucher du soleil. Il n’a y pas de wifi et il est très difficile de capter le signal colombien, donc ça a été une semaine hors connexion pour moi et c’était pas plus mal.

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2. Les chambres

Les chambres se situent le long du salon. L’éco-village peut accueillir jusqu’à 12 personnes en dortoir et plus en camping (sous tente). Les chambres sont très basiques voire même rustiques je dirais. Mais il y a au moins des moustiquaires pour chaque lit (ce qui aide vue la quantité des moustiques). Il n’y a pas de lumière dans les chambres, il est donc indispensable d’avoir une lampe torche, surtout si on a besoin d’aller aux toilettes la nuit.

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3. La cuisine

La cuisine se situe dans un autre bâtiment un peu plus haut auquel on accède par un petit chemin. Le restaurant est 100% vegan et utilise une majorité des produits qui sont cultivés sur site. Mais il n’est pas complètement autosuffisant et certains produits sont ramenés de la ville à côté, Santa Marta. Les plastiques sont conservés afin d’être déposés régulièrement dans des poubelles de la ville. Il n’y a aucun moyen de conservation pour le frais donc pas de possibilité d’avoir des produits qui nécessitent un frigo. Le seul moyen de cuisson est le feu qui est fait à travers la construction au milieu de la cuisine. Un four à pain est actuellement en construction. Ils utilisent de la suie comme liquide vaisselle. Je n’ai pas pris de photos des repas mais ils sont toujours composés d’une soupe (de lentilles, avec des tubercules des légumes…), il y a régulièrement du riz, des bananes frits, des salades, des infusions… L’eau à boire est filtrée car l’eau n’est pas potable.

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4. La salle de bains et les toilettes

C’est là aussi un bâtiment séparé. Il y a une salle de bains hommes et une salle de bain femmes. Ça reste là-aussi très basique. Il n’y a pas d’eau chaude dans la douche, ce qui a rendu l’accès à la douche le matin impossible pour moi car même s’il fait très chaud en journée et que la douche est agréable à ce moment-là, le matin et le soir, il faisait frais. Et j’ai bien apprécié ma polaire. Sont aussi utilisés des toilettes sèches. C’était la première fois pour moi que j’en utilisais même si je connaissais le concept. Pour ceux qui ne connaissent pas, cela fonctionne comme des toilettes normales sauf qu’il n’y a pas d’eau donc après avoir fait ses besoins on recouvre le tout par des petits copeaux (de bois) afin d’absorber l’humidité pour éviter les moucherons et les odeurs. Régulièrement il faut vider le bac et cela peut être transformé en compost après 8 mois. Le plus difficile avec la salle de bain était de devoir s’y rendre en pleine nuit. Il fallait prendre un petit chemin avec la lampe torche, pas des plus agréables. Surtout quand on a mangé de la soupe toute la journée, il est obligatoire à un moment donné de se lever pour aller aux toilettes en pleine nuit.

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III. La nature

1. Les champs

L’éco village fait pousser tout un tas de produits afin de nourrir les gens qui viennent. On peut y trouver des bananes, du riz, des fleurs de Jamaïque, de la cane à sucre, des herbes, des noix de coco, des tubercules… Évidemment tout est bio.

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2. La rivière Minca

L’éco-village se trouve le long du fleuve Minca et offre plein d’endroits pour se baigner même si l’eau y est fraîche cela est très agréable pendant les grosses chaleurs de l’après-midi. L’éco-village Goloka existe depuis 2011 et avant la construction du lieu, des personnes Kogis (peuple indigène de la Sierra Nevada) sont venues sur le lieu afin de déterminer les zones où il fallait construire, là où on pouvait se baigner et les apports énergétiques et spirituels que pouvait apporter certains endroits de la rivière. Depuis, il existe une piscine pour soigner les maux, une dédiée au soin de la peau, une pour le cœur… Le lieu est donc considéré comme un lieu de transmission de savoir ancestral.

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Il est dit que c’est un lieu chargé en énergie et que des choses étranges (non explicables aujourd’hui) peuvent arriver. Je n’ai rien vécu de tel néanmoins je me suis souvenue de quasiment tous mes rêves quand j’étais là-bas ce qui ne m’arrive quasiment jamais dans la vie. C’était donc très bizarre pour moi. Surtout que c’était des rêves très forts : avec de la violence, de la souffrance… Apparemment, c’est quelque chose qui arrive à tout le monde et pas seulement à moi. J’ai donc tendance à croire que c’est un lieu un peu particulier.

IV. Le fonctionnement

Pour rester à Goloka, il y a 2 manières : soit vous payez et vous pouvez profiter de ce que le lieu propose, soit vous payez une partie en argent et l’autre partie en temps / énergie avec 4h de volontariat par jour. Personnellement, j’avais opté pour cette deuxième option.

V. Pourquoi je ne suis restée qu’une semaine ?

Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, les 4 heures de volontariat par jour était assez difficile physiquement. Elles avaient lieu le matin mais en fin de matinée, il faisait très chaud et faire un effort devenait compliqué. Deuxièmement, les moustiques. Une horreur, je me suis littéralement fait piquer des centaines voire milliers de fois sur les jambes et les bras et c’était un calvaire. Troisièmement, j’étais la seule volontaire et je me suis donc retrouvée pas mal seule. Il y avait des colombiens évidemment pour faire tourner le lieu mais certains avaient une façon de parler et un accent qui étaient pour moi difficile à comprendre donc je n’ai pas pu avoir beaucoup de grandes conversations. Pour toutes ces raisons, j’ai décidé qu’une semaine à Goloka était suffisant pour moi et que je préférais continuer mon voyage d’une autre manière.

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Globalement, voilà à quoi ressemble Goloka. J’espère que cela aura été instructif et n’hésitez pas à aller faire un tour sur leur site internet si cela vous intéresse. Même si cela a été difficile pour moi, cela ne serait pas forcément le cas pour vous. Avez-vous déjà séjourné dans un éco-village ? Qu’en avez-vous pensé ?

6 commentaires sur “Qu’est-ce qu’un éco-village ? (1/3)

  1. C’est effectivement intéressant, et vraiment rustique :-). On doit apprécier ensuite la basique douche chaude !
    Qu’est ce qui fait, à ton avis qu’il n’y avait que toi comme volontaire? La saison? ou… ?
    J’ai des questionnements mais cela viendra peut-être dans les articles à suivre

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  2. Très intéressant ton article. Je ne connaissais pas les éco villages. Quels genres de travaux accomplissais-tu? Combien de personnes y vivent quotidiennement? Il y a un propriétaire? Impressionnantes les piqures de moustiques!

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    1. Merci! En ce qui concerne le volontariat, un article dédié va arriver, je te laisse donc le suspens! Au quotidien, il y a 2 personnes + des volontaires qui viennent pour des séjours plus ou moins longs (quelques jours à plusieurs mois). Il n’y a pas juste un propriétaire mais les terres appartiennent à la communauté religieuse hindoue « Hare Krisna » en Colombie. C’était un don de la part d’une personne de la communauté qui n’utilisait pas ces terres et a décidé de les donner à la communauté. Voila!

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  3. Je suis admirative du courage qu’il faut pour vivre ce genre d’expérience. Très intéressante. Très belle continuation. Y « Feliz cumpleanos ».

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