L’écologie, est-ce un problème de riches ?

Vous pensez que l’écologie est un problème de riches ? Alors je vous conseille vivement de lire la suite. Sinon, lisez la suite quand même 😉 J’aborde aujourd’hui la question du réchauffement climatique et les effets sur les populations.

Cette semaine, je suis allé à un événement organisé par des étudiants de Rennes, qui s’intitulait « Être citoyen du monde – édition climat ». C’est un événement qui était organisé dans le cadre de la semaine étudiante du développement durable. Plusieurs intervenants sont venus parler climat et réchauffement climatique. Il y avait une photographe du collectif ARGOS (collectif de journalistes documentaires qui témoignent des mutations du monde contemporain), une chargée de mission Finance Climat à l’AFD (Agence Française de Développement) et le responsable climat chez WWF. Un explorateur est venu également témoigner de ses différentes aventures à travers le monde.

Le but de cette soirée était donc de parler climat, réchauffement climatique, d’expliquer la situation actuelle et de sensibiliser à ces thématiques. Même si je pense que dans la salle, il n’y avait que des convaincus et des gens déjà sensibilisés, mais ça, c’est une autre histoire.

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A la fin, les gens dans la salle ont pu poser des questions et une m’a particulièrement touchée car c’est une question / remarque que j’entends depuis pas mal de temps et qui me hérisse le poil. « Est-ce que trouver des solutions au réchauffement climatique n’est pas un problème de gens qui ont le ventre plein ? »

La réponse qui a été faite, et j’en suis personnellement convaincue, c’est aussi pour cela que je souhaitais écrire un article là-dessus, c’est non. La réponse est NON. Le réchauffement climatique n’est pas un problème de riches.

Les conséquences du réchauffement climatique vont toucher (et touchent déjà!) plus fortement les personnes les plus pauvres. En France, on est touché mais cela reste relativement minime par rapport à d’autres pays. La photographe nous racontait qu’un de ses reportages l’avait amené à rencontrer des agriculteurs au Burkina Faso et à cause du réchauffement climatique ils doivent faire face à des plus grandes sécheresses qu’auparavant et ont donc des difficultés à se nourrir et à en vivre tout simplement. Donc clairement, c’est aussi leur problème!

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Par contre, l’approche du problème est différente. Ce sont les pays les plus riches qui émettent le plus de gaz à effet de serre et ce sont les pays les plus pauvres qui en payent les conséquences. Pour avoir une idée, les 10% les plus riches émettent 50% des gaz à effet de serre du monde. Dans les pays riches, on parle donc de diminuer la production de ces gaz alors que dans les pays plus pauvres, on parle de s’adapter aux dérèglements actuels et futurs. Mais c’est une problématique qui doit concerner tout le monde car nous vivons tous sur la même terre et ce qui arrive à l’autre bout du monde a des répercussions sur nous et inversement. D’ailleurs, quand dans les pays riches, on parle de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, on devrait aussi parler d’adaptation au changement et se préparer à l’affronter. On entend parler de collapsologie, d’accord, mais combien de personnes en France ont déjà entendu ce terme et ce à quoi il fait référence?

L’explorateur nous a partagé son opinion et malheureusement, je suis complètement d’accord avec lui : « Tant que les perturbations du climat ne toucheront pas physiquement les habitants des pays riches, la situation a peu de chances de changer. L’humain se sent surpuissant. Nous avons marché sur la Lune ; inconsciemment on s’imagine qu’on pourra trouver la solution magique pour inverser rapidement la tendance, pour le climat comme pour le reste. »

Il est donc temps de prendre conscience et de réagir face à cette situation, individuellement et collectivement, car c’est ensemble, tous ensemble, que nous pourrons avancer dans le bon sens, autant sur la partie réduire ses émissions que de se préparer au changement.

Qu’en pensez-vous ?

5 commentaires sur “L’écologie, est-ce un problème de riches ?

  1. Je suis complètement d’accord avec ce que tu dis et je suis particulièrement préoccupée car autour de moi, amis famille, je ne sens pas dans les discussions de décisions de vivre autrement, de renoncer à certains plaisirs. L’autre à l’autre bout de la terre qui souffre du changement climatique on s’en fout, on n’y pense pas. C’est de l’inconscience et du pur égoïsme révoltant.

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    1. Je pense qu’il faut pouvoir montrer que l’on peut trouver d’autres plaisirs dans le faire autrement. Souvent le changement est vu comme qqc de régressif malheureusement. Il faut montrer l’exemple pour inspirer. 😉

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  2. Les changements climatiques toucheront de plein fouet les pauvres, mais tant qu’on axe l’action sur la consommation, logiquement ce sont les riches qui s’emparent de ces discours et mettent en avant leurs petits gestes (les riches et les classes moyennes)… A nous d’inventer des formes d’action qui s’adressent à tous 🙂

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    1. Très intéressant. Je suis persuadée que l’on sera tous obligé dans le futur de vivre plus frugalement, mais je serais curieuse de savoir ce que vous voulez dire par les formes d’action qui s’adressent à tous. Pour moi, toute idée est bonne à prendre car nous allons devoir faire face à des grosses problématiques et il n’y a pas une manière de faire mais il faut plutôt tout mettre sur le tapis et expérimenter.

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      1. Ce que je voulais dire par là, c’est qu’il y a un cadrage majoritaire sur les actions par la consommation, et que ça exclue de fait les personnes qui n’ont pas vraiment le choix de ce qu’elles consomment et comment. Sans compter que les grandes entreprises savent aussi récupérer la tendance pour la consommation éthique… Je suis complètement d’accord sur l’expérimentation, mais je pense qu’un des principaux écueils des mouvements écolo dans nos pays, c’est de pas avoir suffisamment pensé la question de la justice sociale et de l’équité en même temps que la question environnementale. Dans les actions qui peuvent inclure tout le monde ça peut être par exemple des boutiques associatives à bas coût, des groupes d’achat pour réduire les coûts et avoir des légumes locaux de qualité, des jardins partagés, des logements sociaux ET coopératifs et écolo, des luttes locales pour la gratuité ou le bas coût des transports en communs, pour l’aménagement de pistes cyclables etc… des trucs qui concernent la vie collective et pas forcément ce qu’on achète à titre perso quand on fait ses courses en gros. Je dis pas que c’est facile et que j’ai une solution toute prête évidemment, y’a plein de pistes à creuser 🙂

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