Vouloir sauver quelqu’un, c’est lui enlever son pouvoir

Je suis actuellement une formation en Human Design et lors d’un module, ma formatrice a dit : « Il doit faire la différence entre être le sauveur, celui qui fait l’action, qui prend le pouvoir à celui qu’il sauve ou l’apporteur de solutions qui doit se retirer après avoir proposé la solution laissant la personne se sauver elle-même. »

Cette phrase m’a beaucoup fait réfléchir.  J’ai pendant longtemps eu le syndrome du sauveur et il m’a fallu du temps pour le déconstruire.

Étant donné que j’ai une formation de travailleur social et que lors de mon dernier emploi, j’étais conseillère en insertion, on peut facilement comprendre ce qui a pu se jouer. Des jeunes venaient me voir avec des questions, des problèmes et j’avais envie de tout résoudre pour eux. Le problème il est là : pour eux  et non avec eux. J’ai finalement compris que si une personne veut que les choses changent dans sa vie, c’est à elle de les faire bouger. Elle peut être aidée bien sûr mais si elle ne fait rien, rien ne se passera. Je pouvais faire tout à sa place, rien ne fonctionnait, si elle n’en avait pas pris la décision.

Ça a été difficile à accepter et encore plus à mettre en place. Je ne peux pas sauver les gens, juste les aider s’ils l’acceptent. Sauf que voir des personnes dans des galères pas possibles, c’est difficile à regarder et ne rien faire. Je peux bien sûr donner des informations, faciliter des rencontres ou des demandes… oui, mais je ne peux pas faire le travail à la place de l’autre. Bien sûr, je ne parle pas ici de personnes dans l’incapacité de faire certaines choses (certaines personnes avec des maladies ou handicaps, certaines personnes sous tutelle…).

Aujourd’hui, j’ai vu la problématique sous un autre angle. Jusqu’à présent, j’avais regardé tout ça sous le point de vue de la personne qui veut aider mais si je changeais et prenais le point de la personne qui veut (ou pas) être aidée. Si je vais dans un endroit pour poser mes questions et qu’une personne veut faire les choses à ma place alors que je ne lui ai rien demandé ? Si je ne suis pas encore prête pour passer à l’action ? Si le changement est trop difficile à vivre pour le moment ? Cette personne qui fait à ma place me prend mon pouvoir, mon pouvoir de décision, mon pouvoir d’action. Elle pense m’aider mais en fait elle me prend mes capacités. Elle ne me laisse pas apprendre par moi-même, me permettre de voir ce dont je suis capable. En fait, elle ne m’aide pas, elle fait l’opposé. Elle me rend dépendant.

Wow ! Ça a été la révolution dans ma tête ! Maintenant que j’ai compris ça, je me dis : « Ba bien sûr, ça parait logique ! Pourquoi tu n’y as pas pensé avant ? ». Bonne question ! Je n’en sais rien. Sûrement que chaque personne a besoin de temps pour faire le chemin dans sa tête sur une réflexion, une idée… Et bien pour moi, j’ai avancé d’un pas sur cette question aujourd’hui et peut être même que ce chemin n’est pas terminé et que dans le futur, j’aurais d’autres épiphanies. Qui sait ? Et vous, quel est votre dernière épiphanie ?

2 commentaires sur “Vouloir sauver quelqu’un, c’est lui enlever son pouvoir

  1. Je ne sais pas si c’est la dernière mais c’est celle qui m’a marquée pour la vie.
    Ce n’est parce que je dis quelque chose que l’autre l’apprend, le sait, se l’approprie.
    Cela donne une toute autre version de ce qu’est l’apprentissage. L’école devrait y songer !

    Aimé par 1 personne

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